Lili Boulanger Les sirènes

Originalement composé pour piano et chœur de femmes. Accompagné d'un poème de Charles Grandmoujin.

Les Sirènes

Nous sommes la beauté qui charme les plus forts,
Les fleurs tremblantes de l’écume
Et de la brume,
Nos baisers fugitifs sont le rêve des morts !
Parmi nos chevelures blondes
L’eau miroite en larmes d’argent,
Nos regards à l’éclat changeant
Sont verts et bleus comme les ondes !
Avec un bruit pareil aux délicats frissons
Des moissons
Nous voltigeons sans avoir d’ailes ;
Nous cherchons de tendres vainqueurs,
Nous sommes les sœurs immortelles
Offertes aux désirs de vos terrestres cœurs !
Nous sommes la beauté qui charme les plus forts,
Les fleurs tremblantes de l’écume
Et de la brume,
Nos baisers fugitifs sont le rêve des morts !